Igor !
Igor ne fait rien. Il passe ton temps à se droguer. Il brûle sa vie par les deux bouts. Mais Igor n’est pas qu’un toxicomane, c’est aussi quelqu’un : il est amoureux, il a une mère, une famille, comme tout le monde, il est drôle et attachant. Très vite, on ne sait plus si on est dans le documentaire ou la fiction... Mais en sortant Igor de sa spécificité de drogué, en le filmant "en entier", Jean-François Gallotte sort du témoignage et fait un film très fort, détaché de tout jugement moral.
Jean-François Gallotte, le réalisateur
Jean-François Gallotte a été animateur à Carbone 14 et réalisa le film en 1983, qui sera sélectionné à Cannes. En 1984, il réalise Le Chien avec Micheline Presle et Jean-Luc Bideau, aussi sélectionné au Festival de Cannes. En 1988, il obtient la mention spéciale du jury au festival du film d’humour de Chamrousse avec Jamais deux sans trois. En 1993, il réalise le documentaire Igor !, un voyage dans la peau d’un toxicomane. Jean-François Gallotte réalise un cinéma libre. Il est aussi comédien pour la télévision et le cinéma.
Revue de presse
Libération : C’est à cette plongée verticale dans le monde singulier d’Igor que s’est attaché Jean-François Gallotte. Un journal de quelque mois dans la vie d’Igor, qui ne ressemble pas pourtant au journal d’un toxicomane. Bien sûr, il se pique et on le voit. Bien sûr, il boit et on le voit. Bien sûr, il a des problèmes avec sa mère et on le voit. Bien sûr, il est assisté de tous côtés et on le voit. Mais par l’intelligence tendre qu’il a non pas de son sujet mais avec son sujet, le réalisateur dilue toute velléité sociologisante. Annick Peigne-Giuly
Le Monde : Igor montre qu’il a tout compris de cette règle du jeu de la caméra. Dans ce film, il fait son propre cinéma. Il en est le personnage principal et l’acteur sublime. C’est lui qui décide du vrai et du faux. Et c’est probablement là que se situe un peu de sa vérité.
Transit - Le quotidien des Etats Généraux du Film Documentaire de Lussas : Jean-François Gallotte nous montre, avec toujours beaucoup de respect pour les "acteurs", l’univers d’un toxicomane, "Igor". Lorsque je parle de respect, cela se traduit visuellement dans le film, par une distance constante de la caméra, qui laisse la possibilité aux acteurs de ce drame d’avoir, lorsqu’ils le désirent, une échappatoire hors champ face à cette caméra omniprésente. Il semble qu’un "pacte de non-agression morale" lie le réalisateur aux acteurs. A aucun moment, Jean-François Gallotte ne juge Igor et ses compagnons. Enfin un film où l’on aborde le fond.
À découvrir

À propos
Un film de Jean-François Gallotte (1993)
1h33
Image : Claire Atherton, Jean-François Gallotte
Photo : Guy Monbillard
Son : Jean-François Lons
Musique : Alain Roback
Montage : Christine Keller-Monge, Claire Atherton
Interprétation : Jean-Christophe Gutermann, Sabine Pascal, Olivier Gérard, Sliman, Paulo, Gérad, Monique Parrain, M et Mme Gutermann, Charlotte Sohm, Dominique Gallotte, Pierre Gallotte, Nadja Berruyer, Joëlle Malberg, Marine Malberg, Irène Sohm
Production : Exo7 Productions et Périphérie Production