Henri Alleg
Henri Alleg est mort le 17 Juillet 2013.
De son vrai nom Harry Salem, il avait été le directeur du journal L’Alger Républicain à partir de 1950, puis il était entré dans la clandestinité à Alger, dès 1955 (un an après le début de l’insurrection). Membre du Parti Communiste Algérien, il fut arrêté par l’armée française en Juin 1957 avec un autre militant, Maurice Audin. Ce dernier ne survivra pas. Henri Alleg a été torturé pendant des jours et des nuits. Par une force mentale hors du commun et un attachement à ses valeurs communistes, Henri Alleg a résisté. Tout est raconté dans son célèbre ouvrage "La question", publié à l’époque, en 1958 (Editions de Minuit), interdit, re-publié à plusieurs reprises, clandestinement, notamment dans le journal l’Humanité.
Tous ceux, qui ont connu Henri Alleg, ont été marqués par sa modestie, sa douceur, son engagement persistant... celui d’une vie.
Henri Alleg, Alban Liechti : deux combattants anticolonialistes.
Une vidéo proposée parLes Films de l’An 2
Henri Alleg, Alban Liechti : deux combattants anticolonialistes. from Les Films de l’An 2 on Vimeo.
Deux extraits vidéos de l’intervention d’Henri Alleg à la Fête de l’Huma en 2011
Réalisation Guy Cosson
Dans le 1er extrait - Henry Alleg explique que le recours à la torture était un secret de polichinelle mais que le pouvoir militaire empêchait tout article ou commentaire public à ce sujet...
Dans le 2nd extrait - Henri Alleg explique par quel subterfuge il a réussi à faire connaître et médiatiser son sort de prisonnier politique en Algérie et éviter ainsi de repasser à la torture...
La Question
« Jacquet, toujours souriant, agita d’abord devant mes yeux les pinces qui terminaient les électrodes. Des petites pinces d’acier brillant, allongées et dentelées. Des pinces « crocodiles », disent les ouvriers des lignes téléphoniques qui les utilisent. Il m’en fixa une au lobe de l’oreille droite, l’autre au doigt du même côté… Brusquement, je sentis comme la morsure sauvage d’une bête qui m’aurait arraché la chair par saccades. Toujours souriant au-dessus de moi, Jacquet m’avait branché la pince au sexe. Les secousses qui m’ébranlaient étaient si fortes que les lanières qui me tenaient une cheville se détachèrent. On arrêta pour les rattacher et on continua… »
Ce court passage est extrait du livre « la Question » journal de détention qu’a tenu Henri Alleg, directeur du journal Alger Républicain. Contraint de se réfugier dans le clandestinité en novembre 1956 afin d’échapper à la mesure d’internement des collaborateurs du journal, il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes français de la 10ème D.P et soumis au secret et à la torture pendant plusieurs semaines.
← Dans la boite (vidéo) American Radical, entretien avec le réalisateur Nic Rossier →